Mercredi 14 octobre 2020
Au début de sa carrière, Balzac subit, comme beaucoup de ses contemporains, l’influence de la mode, et la mode qui règne sur le premier tiers du XIXe siècle est au fantastique et au terrifiant, sous l’impulsion d’une part d’auteurs anglais comme Ann Radcliffe ou Matthew Lewis, d’autre part du conteur allemand Hoffmann. La Fille aux yeux d’or, L’Élixir de longue vie, L’Auberge rouge, La Peau de chagrin en sont quelques illustrations connues parmi d’autres, plus rares, qui seront évoquées.
Mais, à parcourir la Comédie humaine, on s’aperçoit que cette étrangeté souvent cruelle, dépassant le phénomène de mode, tient à l’écrivain lui-même, à son environnement familial, à ses hantises. La Grande Bretèche, nouvelle construite comme une enquête policière, en offre un exemple révélateur, d’autant plus surprenant pour les Tourangeaux et les Saint-Cyriens que l’énoncé « La Grande Bretèche » les renvoie aujourd’hui à un site paisible et familier.